A propos des migrants de Calais et de l'Europe

"Le Monde" du 28/02/09 parle des migrants "en route vers la Grande Bretagne ou d'autres pays nordiques" .Depuis la fermeture du camp de réfugiés de Sangatte, juste à côté de Calais, camp fermé en novembre 2002 à l'instigation de Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l'intérieur, la question des flux migratoires du Continent vers l'Angleterre perdure. La communauté européenne veut-elle apporter une solution à cette question des migrants de Calais? La France et l'Angleterre peuvent-elles seules résoudre ce lourd problème, qui dure depuis des années, avec ses conséquences financières?
On sait que l'Angleterre a une législation plus laxiste en matière d'emploi, attirant ainsi beaucoup d'émigrés qui viennent à présent d'Erythrée, d'Iran ou d'Afghanistan, des pays politiquement troublés.
Un fonctionnaire, chargé de la Police des Frontières parle de cette situation:
"Cette question de Calais concerne la France et l'Angleterre uniquement; elle n'intéresse donc pas la Communauté européenne".
Eric Besson, ministre de l'immigration, de l'intégration [...] venu à Calais en janvier dernier, intervient dans "La Croix du Nord" du 30/01/09:
Il faut"décourager les candidats [ à l'immigration] et rendre la tâche de ceux qui les amènent à Calais beaucoup plus difficile et même impossible".
Mais le même journal titre en haut de cet article: Eric Besson ou le rêve de l'impossible frontière étanche".
Alors, ces propos sont-ils un simple effet d'annonce?
Cependant, début février 09, le même Eric Besson promettait un permis de séjour provisoire aux migrants qui dénonceraient

les passeurs responsables des filières d'émigration: un "contrat" peut-être dangereux pour les migrants sous la coupe de ces passeurs sans scrupule, capables de commettre des meurtres s'ils ne rentrent pas en possession de leurs"salaires", des sommes parfois énormes qui peuvent atteindre des milliers d'euros.
Mercredi 19 novembre 2008, "La Voix du Nord" stigmatisait les conflits et rixes entre les migrants provenant d'ethnies différentes et parfois hostiles.
Le collectif de soutien d'urgence aux réfugiés (C' sur) se disait dépassé par les événements. Il semblerait qu'aujourd'hui ce collectif d'associations n'assure plus la responsabilité des repas aux migrants, responsabilité abandonnée à l'Etat et aux collectivités locales.
En attendant, les migrants en question vivent dans un bois, regroupés en "jungles": une situation pour le moins tendue,
avec des réglements de compte de la part des passeurs et des différentes communautés entre elles (violences mais aussi viols...).
Il faut savoir aussi que " 80% des arrêtés de reconduite à la frontière ne sont pas exécutés"( source: un fonctionnaire chargé de la police des frontières).
Enfin, Calais subit depuis longtemps un chômage conjoncturel, intensifié par la crise actuelle, avec 14% de chômeurs et 6.000 rmistes sur 75.000 habitants.
Aux dernières nouvelles,("Le Monde" du 1er mars 09), il semblerait que beaucoup de migrants, parmi lesquels de nombreux mineurs, marquent de plus en plus une halte à Paris en attendant d'éventuels passeurs.
Une dernière question se pose: la France peut-elle assumer longtemps et seule le coût de ces flux migratoires?


Martine Lefébure Thévenet
Présidente départementale du Mouvement Pour la France de Philippe de Villiers (MPF) - Pas-de- Calais (62).